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C’est la conclusion du colloque organisé lundi matin 7 novembre par le Conseil des ventes en association avec Drouot et l’Institut national d’histoire de l’art. De nombreuses interventions ont montré qu’au fil du temps, et en particulier à partir des années 2000, de plus en plus de secteurs du marché de l’art étaient concernés par des interrogations de plus en plus précises sur l’origine des objets mis en vente.

Il n’est plus temps aujourd’hui de ne se référer qu’à la vieille règle selon laquelle « possession vaut titre », c’est le titre lui-même qui est questionné, de plus en plus. Alors on en comprend bien les raisons : dans un marché mondialisé, dont les prix s’envolent, il a pu arriver que le juge aille chercher une oeuvre détenue par des propriétaires de bonne foi, mais qui a connu une vie chaotique, spoliée, volée, détenue autrefois par d’anciens propriétaires qui n’avaient pas de « titre » en règle justement.

La recherche de provenance s’impose. Les maisons de ventes doivent pousser plus loin leurs diligences, et s’entourer de plus de garanties. Il ne sera plus guère admis que les objets de valeur ne soient plus « tracés » lorsqu’ils font l’objet d’une vente de prestige, et je suis sûr que cette demande du marché ne se limitera bientôt plus seulement à ceux-là. Cette exigence s’applique aussi aux personnes publiques pour leurs propres collections, et aux musées qui enchérissent, et qui vont être, eux aussi, plus exigeants.

Le colloque a pointé l’insuffisance des outils à la disposition des professionnels : les bases de données existent mais sont soit mal ou peu connues, soit difficilement consultables, les archives ne sont pas toujours ouvertes, et leurs fonds mal connus, les outils ne sont pas communautarisés au niveau européen, qui ne s’est pas encore intéressé au problème, alors même que les revendications des États non européens se développent très vite. Là encore, l’Allemagne a fait plus de progrès que nous, ont dit plusieurs intervenants.

Certes cela commence à bouger en France : trois chercheurs à l’INHA, dont l’un a été invité à donner un cours à nos élèves commissaires-priseurs, un diplôme universitaire à la Fac de Nanterre (15 étudiants), un cours à l’Ecole du Louvre. Mais, une fois de plus, il faut des moyens, car la recherche est coûteuse. Les maisons de vente internationales font l’effort de chercher les pedigrees des oeuvres qu’elles vendent, nous a dit Christie’s, et cela demande du temps et de l’argent. Les experts se sont plaints que les ventes numériques se passent trop souvent de leurs services.

Au Conseil des ventes, nous avons bien conscience de ces difficultés, et je pense que notre colloque permettra d’avancer sur cette question et de sensibiliser les pouvoirs publics, et particulièrement le ministère de la culture à un dialogue entre tous les acteurs publics et privés , que les participants ont estimé nécessaire de poursuivre et d’amplifier pour permettre la mutualisation des données et l’approfondissement de la recherche.

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Henri PAUL, Président du CVV

Publié le
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